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mardi 5 février 2008

Lettre de Anne-Sophie CONDEMINE aux Adhérents.

Chers amis démocrates,

J'ai refusé de me rallier à Dominique Perben. Et je m'apprête à accepter la main tendue par Gérard Collomb. Je crois vous devoir des explications.

Candidate à l'investiture de tête de liste de notre famille politique à Lyon, je me suis invariablement prononcée pour la constitution d'une liste indépendante. Le Centre, son histoire à Lyon, ses personnalités d'hier et d'aujourd'hui, ses nouveaux venus, tout, ici, devait nous conduire à faire ce choix, celui du courage et de la cohérence.

Cela s'est malheureusement révélé impossible.
Au fil des calculs des uns et des autres, tantôt politiques, tantôt personnels, au fil, surtout, des procès d'intention ou des anathèmes lancés par les uns au visage des autres, notre cohésion s'est délitée. Là où, au lieu de s'accuser mutuellement de je ne sais quelle dérive droitière ou gauchiste, au lieu de postuler une pureté de position « modémique » selon son épiderme personnel, nous aurions dû construire une confiance sur la base des combats passés, nous nous sommes auto-détruits...
Ne sachant pas manier la langue de bois, je ne retiendrai pas l'expression de mon amertume vis-à-vis de quelques blogueurs distingués ou d'autres météores médiatiques qui, par exemple, n'hésitèrent pas à me décrire, sans me connaître, dans des termes inacceptables dans la forme, et totalement incongrus quant au fond de mes engagements philosophiques... Ils en seront pour leur argent en prenant connaissance de mon choix d'aujourd'hui.

Dès lors que nous n'avions pas su être « ensemble », nous n'avons pas pu construire une liste crédible, et nous nous sommes condamnés à faire des choix individuels. A ce stade, j'ai simplement repris ma liberté et effectué un choix en conscience.
Je ne pouvais pas – mes convictions, mon parcours, mon engagement politique, mon honneur m'en empêchaient – accepter de figurer sur une liste composée non pas seulement de « millonistes », terme générique, pratique et médiatiquement usité pour les procès en sorcellerie, mais de personnalités qui, non contentes de s'être égarées avec Charles Millon en 1998, étaient devenues – ce qui est plus grave encore – des sortes de théoriciens de l'alliance avec la droite extrême.

N'étant pas de l'acabit des donneurs de leçons qui m'en donnèrent tant au cours des dernières semaine, sans jamais avoir rien prouvé de leur solidité dans l'épreuve politique, je ne jugerai pas ceux de notre famille qui ont fait ce choix.
Figurer avec Gérard Collomb devait, à leur parcours, poser plus de cas de conscience, que le cotoiement des amis de Dominique Perben.
Ne voulant insulter ni les hommes ni l'avenir, j'espère que nous nous retrouverons pour d'autres combats.
Mais ma conviction personnelle m'a fait faire le choix inverse : c'est auprès de l'actuel maire de Lyon que je trouverai, à mon sens, cohérence dans mes fondamentaux politiques et aisance avec mes colistiers.

Quant à la liste que préparerait notre « coreligionnaire » Eric Lafond, vous comprendrez que je ne puisse en être. Si, dans le principe, je ne dois qu'indulgence à sa volonté de faire vivre l'indépendance du MoDem, vous me permettrez de rejeter les moyens par lesquels il sera finalement parvenu à son investiture : invectives, exclusion, harcèlement de toute personne dont l'opinion ne serait pas la mienne ne font pas partie de ma batterie d'armes politiques !
Je n'oublie pas non plus que ce qu'il sollicita en démocrate – un processus de désignation par un vote – il le refusa en mauvais joueur – rejet de la légitimité du choix des militants, au motif que le processus, pourtant bâti par lui, n'était pas démocratique !


L'ambition ne permet pas tout. Et encore faudrait-il qu'elle soit fondée sur des convictions et non de l'opportunisme, sur un projet de servir une ville et non sur le seul ressort de la conquête d'un mandat. Avec lui, je ne tiens pas à être de futurs combats. Et moins encore de celui-là. M.Lafond ne pourra pas être le représentant du MoDem lyonnais après en avoir été le fossoyeur...

Telles sont mes convictions. Tels sont mes choix. Et je souhaite agir, à la place qui sera la mienne demain – je ne sais pas encore laquelle puisqu'aucune garantie ne m'a été accordée pour m'attirer ! - au service de tous les Lyonnais. Et de nombre d'entre vous qui avez mon estime et mon affection.

ASC

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